Ces œuvres des années 1980 présentent certains traits propres aux propositions d’Eva Lootz, artiste née à Vienne et installée à Madrid dès 1967. Elle se plait à détourner l’usage habituel des matériaux et à transformer des objets quotidiens en misant sur l’ironie. Ains, dans Tres paletas [Trois truelles], un objet de travail, censé être suffisamment solide pour déplacer des éléments comme du sable ou de l’eau, devient une fragile lame de laiton et de feutre ciré, privé ainsi de sa fonction supposée. Dans Rama [Branche], l’artiste enveloppe avec un fil de cuivre une branche en bois de sapin, empêchant ainsi sa croissance naturelle et déterminant sa forme. Et dans Sin título [Sans titre], Eva Lootz renvoie à sa série des années 1980, « Lengua » [Langue], où elle expérimente avec différents matériaux l’image de ce muscle visqueux qui nous permet de parler et de mâcher. Avec un répertoire d’objets basiques et de réalités universelles, elle convoque des contenus allégoriques et symboliques. Comme écrit Lootz dans son livre Lo visible es un material inestable [Le visible est un matériau instable] (2007): « Être artiste, dans mon cas, c’est vivre la vulnérabilité avec toutes ses conséquences. C’est s’ouvrir de manière radicale aux choses et aux autres ».
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